Par

Jacques  CRAIPEAU

Je profite de cette page pour saluer Jacques, non seulement pour le remercier de son attachement qu'il manifeste pour le

 45 ème Régiment de Transmissions

mais aussi parce qu'il a été mon chef de section

 au P.P.E.N.S.O.A. et qu'il a allumé en moi la bonne étincelle.

                                               Honoré Maillet

Nous sommes au temps du PPENSOA.

L’encadrement de la 4^ème Cie chargée de cette formation est totalement rompu aux longues marches et aux raids de fin de stages. Les autres compagnies, sous l’impulsion du Chef de Corps, se voient imposer deux raids par an. Ces derniers feront l’objet, par les cadres de ces unités, de nombreuses reconnaissances en jeep et certains carrefours de pistes verront même des pierres transformées, grâce à la peinture, en flèches directionnelles.

Difficile donc de se perdre ou de tourner en rond. Et pourtant ! Une nuit, un certain commandant d’unité chercha ses groupes complètement « déboussolés », ne sachant à quelle flèche se raccrocher.

Il faut dire qu’entre la reconnaissance dont les bruyants échos étaient parvenus jusqu’à nous et le raid, certains petits malins de la 4^ème compagnie avaient simplement, par un beau dimanche, tourné quelques pierres sur cet itinéraire.

Inutile de préciser que pendant quelques temps, nous évitâmes de croiser ce commandant de compagnie dans la cour du quartier.

Nous sommes toujours au temps du PPENSOA.

Cette fois, le raid de promotion sera appelé « EYLAU », (victoire de Napoléon, en février 1807, sur les Russes et les Prussiens). Le Cdt en second (Lt Colonel BAUME), vient contrôler la formation des jeunes pendant le raid. Nous sommes le deuxième jour, c'est-à-dire que le franchissement du Rhône suivi d’une première marche a été exécuté pendant la nuit. Cette journée sert à la préparation d’une action de sabotage.

Voulant s’assurer qu’un élève avait bien compris sa mission de plastiquage à exécuter dans la nuit suivante, le Cdt en second lui fait restituer les actions qu’il aura à mener.

Il termine en lui posant la question : « Que vous inspire EYLAU ?

Après quelques secondes de réflexion l’élève répondit : « Hello ; le soleil brille, brille.. .»

Ce stagiaire, on s’en doute,  ne fut pas retenu pour Saint Maixent.

Sgt LERDA

Exercice de franchissement

Chacun d’entre nous a relevé la difficulté à maintenir ses treillis dans un bon état dès lors que les exercices sur le terrain se succèdent à bonne cadence.

Que devaient alors penser les jeunes recrues en formation qui se voyaient attribuer trois treillis dont un pour les prises d’armes. (dotation réglementaire mais néanmoins petite dotation au vu des activités).

Devant le refus du SMI de modifier la composition du paquetage prétextant que des systèmes d’échanges avaient été mis en place, mon adjoint et moi décidâmes de passer à l’action. Restait à définir le type d’actions sans s’attirer les foudres des services administratifs.

Mon adjoint trouva assez rapidement la brèche qui nous permettrait de subvenir à nos besoins : il découvrit  qu’une mise à la réforme devait avoir lieu dans les prochains jours. Il surveilla donc avec attention les allées et venues du service de l’intendance et finit par repérer l’endroit où les treillis réformés avaient été enfouis. Il ne restait plus qu’à attendre la nuit tombée, déterrer et trier les meilleures des tenues de combat qui furent présentées dans les meilleurs délais … aux échanges. Et c’est ainsi que la section put s’entraîner par tous temps, sans se préoccuper du lavage ou des échanges desdites tenues.

Le terrain du Pêcher n’était, en ce temps là, qu’une grande parcelle où poussaient à l’envi ronces et herbes folles.

Dans le cadre de la formation des opérateurs radio, nous avions installé sur ce terrain, un réseau avec  quelques postes ANPRC10 pour un entraînement sur le langage phonique.

Le Chef de Corps, le Colonel LE GUILLOU, vint s’assurer du bon déroulement de l’exercice.

A sa vue, l’opérateur chargé d’épeler quelques termes du message, s’affola quelques secondes  puis reprenant totalement sa maîtrise continua à égrener son message jusqu’à la lette O contenue dans un terme.

Il l’annonça : « O comme….Auguste ». Il faut dire que le Chef de Corps se prénommait Auguste. Avait-il voulut prévenir ses collègues de la venue du Colonel ?

 Toujours est-il que le Chef de Corps faillit avaler le képi et son inséparable stick**.

** Ceux qui ont connu le Colonel Le Guillou se rappelleront certainement ce moment tellement redouté qu’était la revue de la garde. En cas de doute sur la longueur réglementaire d’une capote, le Chef de Corps toisait avec son stick la hauteur du bas du vêtement du transmetteur rendant les honneurs.

Bien des années plus tard, notre nouveau Chef de Corps (Colonel KERJEAN), soucieux de la beauté du quartier, demanda au responsable du Service Général (je précise tout de suite qu’il ne s’agit pas de mon camarade Boubaker BENDADA) de faire tailler les rosiers des parterres situés à l’entrée du quartier.

Quelle ne fut la surprise du Chef de Corps le lendemain en constatant que les rosiers avaient tout simplement…. disparus.

Enseignement : Il est difficile de laisser une marge d’interprétation à certains de ses collaborateurs.